Il y a une semaine, je fêtais mon anniversaire. Cette année, je ne voulais pas de fête, pas de grand voyage, pas de cadeau. À la place, je ressentais un immense besoin de faire une petite retraite dans la campagne américaine, loin de toute cette agitation du quotidien, des réseaux sociaux et d’internet.
Alors ensemble avec ma meilleure moitié David, nous nous sommes échappés le temps d’un week-end dans une cabine en bois sur les bords du Mississippi, emportant avec nous nos provisions afin de vivre en autarcie pendant ces quelques jours autant que possible.
Nous sommes arrivés tard le vendredi soir après un long trajet sur des routes sinueuses, glacées et glissantes. Il faisait déjà nuit noir, exrêmement froid avec des températures avoisinnant les -20°C, et la cabane qui le lendemain nous est apparue sous toute sa splendeur (comme sur la photo ci-dessus) n’était à ce moment là qu’une ombre dans la pénombre. Heureusement pour nous, il faisait bon autour du feu à l’intérieur.
La cabine en elle-même, très rustique, était exactement comme je l’avais imaginée, faîte de poutres et de pierres. Construite en 1837, c’est à l’échelle américaine une véritable demeure historique, qui semble au cours de son histoire avoir hebergé plusieurs familles entières. Je me croyais tout droit dans la petite maison dans la prairie !
Les locaux l’appellent Grandpa’s Cabin, référence qui se voit renforcée par un portrait de grand-père qui trône tout près de l’entrée. Légende ou non, on aime tous l’idée du grand-père qui venait s’y retirer autrefois, alors on se laisse prendre au jeu.
Comme je le disais, nous sommes arrivés avec nos provisions pour le week-end, dans l’idée de préparer des plats simples et maison. Nous souhaitions occuper le reste de notre temps à des activités on ne peut plus basiques : lecture, yoga et petites promenades alentours.
Détail amusant que vous aurez peut être déjà remarqué, un sapin de Noël trônait en maître dans la pièce à vivre à côté de la cheminée. Un sapin en plein mois de février et pour mon anniversaire, je n’avais encore jamais vu ça. Et pourtant le sapin donnait ce petit air cosy qui allait très bien avec tout le reste.
Le lendemain matin, nous avons d’ailleurs eu la surprise au réveil de voir que la cabane était entourée de neige. Cet épais manteau blanc était déjà là la veille au soir lors de notre arrivée, mais à ce moment là nous ne voyions pas grand chose. Moi qui avais toujours secrètement imaginé ce week-end cabane avec de la neige, j’étais aux anges !
Pour le petit déjeuner, nous avons eu la chance de manger des brioches suédoises à la cannelle « kanelbullar » et des brioches à la cardamome « kardemummabullar » qui nous venaient tout droit de Suède, David revenant tout juste de Stockholm la veille, non sans s’être arrêté à notre pâtisserie suédoise préférée auparavant, Fabrique.
C’est devenu une sorte de petit rituel entre nous : à chaque fois qu’il retourne en Suède où nous avons vécu plusieurs années, il me ramène ces petites douceurs. De manière assez amusante, je ne ressens inversement jamais le besoin de ramener des croissants ou pains au chocolat de France. Mais quand il s’agit de cannelle et de cardamome, je ne résiste pas…
Au cours du week-end, nous nous sommes donc appliqués à ne rien faire, à prendre le temps de vivre au ralenti et à apprécier chaque petite chose. Cela peut paraître évident pour beaucoup, mais pour moi qui suis sans cesse connectée de par mon métier, cela est un peu plus difficile.
De fait, je n’ai pas complètement étteint mon téléphone (je sais, je sais…) et la cabane était équipée de wifi. J’ai cependant tenté de passer la majeure partie de mon temps loin de mon téléphone, l’oubliant dans un coin et attrapant un bon livre à la place. Les effets furent pour moi presque immédiats, ressentant un grand apaisement et me sentant beaucoup plus calme et détendue.
Le week-end fut également ponctué de quelques promenades autour de la cabane, promenades qui pour moi qui ne supporte pas d’être enfermée toute une journée étaient essentielles, même si souvent très lentes car à la neige s’ajoutaient les couches verglaçantes aux endroits les plus inattendus.
En déambulant près du Mississippi, nous nous sommes aperçus qu’il était en partie gelé, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus. On aurait presque eu envie de traverser à pied, mais heureusement j’ai passé l’âge d’être insouciante et la raison m’en a empêchée.
De retour à la cabane, nous nous sommes préparés mon plat préféré aux oeufs pour un brunch salé ou même pour le diner, une shakshuka, que nous avons ensuite savourée avec mon pain cocotte sans pétrissage que j’avais réalisé à l’avance.
L’équipement de la cuisine était des plus basiques, avec deux plaques de cuisson, mais nous nous sommes pris au jeu avec plaisir. Finalement, c’est souvent dans la simplicité que l’on apprécie le plus la valeur des choses, et la cuisine ne fait pas exception ici.
Et puis bien sûr, c’était mon anniversaire ! Pas de four dans la cuisine, qu’à cela ne tienne, j’avais pris soin de préparer mon propre gâteau d’anniversaire avant la week-end (faire son propre gâteau d’anniversaire ? Eh bien oui, pourquoi pas!).
Là encore, rien de compliqué ou de sophistiqué, j’avais simplement réalisé mon gâteau au chocolat préféré, légèrement craquant au dessus et léger comme un nuage à l’intérieur. Je tiens cette recette de mon amie d’enfance Marie qui est d’ailleurs née le même jour que moi. Ce dessert était décidément tout trouvé et vous en verrez bientôt la recette sur le blog également.
Oh, et vous ai-je dit que nous avons eu la chance d’avoir une bougie pour le gâteau ? Car pour moi, mon anniversaire c’est sacré, et pas d’anniversaire sans bougies, même s’il y en a qu’une seule.
Ceci étant, vous dire que je suis heureuse de vieillir serait vous mentir. Si j’adore mon anniversaire et me fiche du nombre de bougies à souffler, j’ai néanmoins cette fâcheuse tendance à toujours avoir besoin de faire le bilan par rapport à certaines attentes idéalisées de ce que je pensais accomplir à tel ou tel âge. Tout cela m’empêche d’ailleurs souvent d’être pleinement heureuse et satisfaite de manière générale. Vous reconnaissez-vous là-dedans vous aussi ?
Mais pour l’heure, je tenais juste à partager ces quelques moments de bonheur où le temps s’est arrêté pendant ces quelques jours, me permettant de profiter de la cabane et du calme alentours.
Tout était exactement comme je l’avais imaginé et parmi tous les voyages que j’ai pu faire autour du monde, je m’aperçois encore et toujours que les plus petits et d’apparence insignifiants sont souvent mes préférés.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ma petite retraire anniversaire au près du Mississippi et j’espère que vous y aurez retrouvé la joie des bonheurs simples. Belle semaine à tous !